Bonjour,
Voici un roman noir que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "Jusqu'à la fin des jours" de Tom Lavallée aux éditions Librinova.
L'histoire de Toussaint Desormeaux et de Louison Leroy, deux enfants déphasés dans la vie qui vont apprendre à vivre ensemble dans leur réalité, avec ce point commun qui suffit à leur bonheur : le cimetière et plus particulièrement la tombe aux mille piafs.
Toussaint est persuadé d'être mort 2500 jours après sa naissance. Louison a perdu sa mère et se recueille devant un cercueil vide. Déracinée par un père qui ne voulait plus vivre dans la maison familiale, elle se rapproprie la tombe d'un inconnu, Robert Moineau, pour en faire sienne et décide que ce sera celle de sa mère.
Et ce fameux jour 4321 fut celui de la renaissance pour les deux enfants qui depuis ne se quittèrent plus jamais. C'est donc à travers leur histoire que nous voyageons dans leur pérégrinations macabres et loufoques.
Très beau roman qui nous raconte la vie de deux petits êtres confrontés aux drames humains qui émaillent leur existence. Le lecteur va grandir avec eux, va s'émouvoir et participer à leur questionnement sur la mort, la foi et la morale.
Deux personnages attachants, superbement bien travaillés, dotés d'une profondeur d'âme insoupçonnée. La vie ne leur fait pas de cadeaux mais pourtant ils font fi de cette douleur. Ils avancent dans leur bulle, seuls, face à leur destin tragique.
Très belle écriture de Tom que je découvre. Une agréable surprise, la plume est puissante, efficace et rend le récit tellement émouvant, si poignant, si réaliste. Les réactions des protagonistes sont spontanées, j'ai aimé cet humour noir plutôt confidentiel et timoré. De même que certaines expressions locales que je ne connaissais pas et qui prêtent à sourire.
Une fin totalement abracadabrante qui est à l'image de ce que fut cette histoire, à la fois déroutante et singulière, si imparfaite et pourtant tellement maîtrisée d'un bout à l'autre. Ce roman est tout simplement magnifique, je suis conquise !
Extrait : Toussaint comptait les jours car il trouvait les années stupides. Les considérait mal foutues, si bancales qu'il nous faut, force est de l'admettre, leur ajouter un jour supplémentaire une fois sur quatre. Et voyait là, plutôt qu'un sens obscur, les limites de l'esprit humain, qui s'adonnait à un rafistolage éhonté pour pallier à son incapacité à appréhender une réalité qu'il voulait maitrisée.
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