Bonjour, chronique de ce roman en retour de lecture. Je remercie chaleureusement les éditions Taurnada pour cette lecture.
Apolline est une petite fille de 12 ans qui vit avec son père. Un père qui ne s'est pas tellement remis de la perte de sa femme, qui élève seul sa fille, une éducation trop stricte qui laisse la petite fille solitaire. Elle est à une période cruciale de sa vie, l'adolescente comprends alors tous les enjeux qui vont se jouer autour d'elle, des termes de Salins et du petit Adrien qui semble être comme elle et dont elle fera la connaissance de façon pas très conventionnelle.
Une histoire qui tourne autour du vaudou haïtien, de cet irréel qui côtoie le réel, de ses forces en présence dont on ne peut croire qu'elles existent et qui pourtant font basculer tout un monde vers un imaginaire incertain et qui s'ébranle à sa seule vision, à ses rites de passage, d'où cette possession des corps par les esprits qui force le surnaturel à s'exprimer, à s'affranchir contre toute nature.
Outre ce côté mystique qui est très présent, il y a d'autres sujets traités comme l'esclavagisme et le racisme, entre autres. Le sel, très présent en représentation comme en symbolique, confère à cette terre toute son aridité ; son âcreté résiduelle affecte les hommes par son atmosphère lourde, asphyxiante.
A chaque fois qu'Estelle sort un nouveau livre, l'autrice n'est pas seulement une romancière qui nous narre une histoire quelconque, c'est surtout une conteuse d'une vie qui forge une légende. Elle sait se renouveler et amener ses lecteurs vers les contrées lointaines de son imaginaire.
C'est toujours un immense plaisir de la retrouver, je sais que dès les premiers mots lus je vais être captivée par le récit, entrer dans son univers pour n'en ressortir qu'au point final totalement conquise. La magie a une nouvelle fois opéré, je me suis laissée transportée par ses mots, bercée par cet occultisme ambiant.
Bonne lecture amis lecteurs,
Extrait : Apolline ne devait pas se poser ce genre de questions. Elle ne ressemblerait pas à ces femmes. Elle n'avait jamais distribué de cartes d'aucune sorte et à force de décliner les sorties entre copines et les anniversaires, les invitations se raréfiaient d'année en année. Julie était la dernière à s'accrocher, mais pour combien de temps encore ? Pour l'instant, elle préféra ne plus y penser.
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