Prix des Auteurs Inconnus : La catabase de Jack JAKOLI (Ed. IFS)




Bonjour mes Lecteurs 

Dans le cadre du Prix des Auteurs Inconnus 2019, je viens vous chroniquer en retour de lecture le sélectionné du mois dans la catégorie Littérature Noire : "La catabase" de Jack JAKOLI chez IFS éditions.

Une jeune femme, Karen Wagner, est retrouvée dans le canal morte, assassinée. Quelqu'un a fait preuve d'acte de barbarie, pour ne pas dire de cruauté, sur le corps torturé de la jeune femme.

Les deux inspecteurs, Matt Leymans et son coéquipier, vont devoir enquêter et retrouver le meurtrier de la victime qui a été atrocement mutilée.

Des dix premières pages que j'avais lues, j'avais adoré le côté horrible et sanguinolent de la scène en question. Cette mise en bouche m'avait donné envie de lire la suite, en sachant que si ça commençait aussi puissamment, le reste du récit devait suivre cette logique de thriller "trash/gore".

Et puis finalement, après la lecture du roman entier, je dois avouer que ma déception est grande.

A part ce premier chapitre qui introduit l'histoire de manière assez compliquée à digérer, le reste du roman est tout simplement raconté comme un polar noir, sombre et, jusqu'à la fin, ne propose rien de comparable qui puisse permettre un rapprochement avec l’effusion de sang du début.

Pas d'extravagance non plus dans les actes des deux inspecteurs qui suivent à la lettre la procédure de l'enquête policière à laquelle ils sont soumise.

L'écriture semble bien formulée, voire "policée". On ne peut que confirmer que l'auteur travaille bien dans les forces de l'ordre ; son récit sent le vécu, l'expérience. On remarquera quelques bizarreries de langage, mais qui ne perturbent pas plus que cela la lecture.

Je trouve dommage que le sujet du Dark Web ait été si peu traité, vu que l'ensemble de l'action semble découler de son utilisation.

Idem pour l'enquête qui se résout trop rapidement au départ, puis continue d'être traitée en pointillés sur des années.

On saute surtout d'un personnage à un autre sans transition. J'ai cette impression que l'auteur veut être partout à la fois, sans maîtriser réellement son positionnement et les fondements de son récit.

Les personnages, justement, ne sont pas suffisamment développés avec autant de précisions que dans un thriller classique, puisque un thriller est censé développer l'intrigue du point de vue de la victime, ce qui n'est pas le cas ici.

Quant au point de vue du "bourreau" sur la longueur du récit par rapport à l'enquête, il est carrément occulté.

Tout porte à croire que l'auteur a voulu nous forcer à regarder à droite pour être mieux surpris quand les événements arrivent par la gauche. Je dirai que l'effet de surprise est à revoir...

Jusqu'à la fin, je découvre avec stupeur que certaines relations entre les protagonistes ont été comme passées sous silence (d'où se connaissent-ils, ces deux là ? Pourquoi sont-ils encore en relation durant toutes ces années ? ) 

Une fin qui pour moi n'en est pas une, je reste perplexe, j'attends toujours que les histoires commencées ici et là soient complètement fermées et "classées sans suite".

Finalement, c'était un livre dont j'attendais beaucoup et qui, après lecture complète, m'a tellement insatisfaite...

ExtraitAprès un passage rapide à la salle de bains, l'homme se présente nu devant la chambre de sa mère, celle qui jouxte la sienne. Pour la première fois depuis qu'elle est six pieds sous terre, il en pousse la porte. Aujourd'hui, il a envie de la voir. Aujourd'hui, il a besoin d'affronter son regard accusateur.



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