AvisRomanNoir : Paris la nuit de Jérémie GUEZ (Ed. J'ai lu)

 


Bonjour,

Voici un roman noir que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "Paris la nuit" de Jérémie Guez aux éditions j'ai lu.

L'histoire d'Abraham, alias Abe et de son pote de toujours Goran, qui organisent avec Nathan et Trésor, un braquage de mafieux lors d'une de leurs parties de poker clandestines. 

Deux drogués qui vivent de combines et autres larcins, habitués de virées nocturnes. Avec ce braquage commis, les truands sont à leur trousse et veulent leur peau. Le quatuor n'a pas d'autres choix que de fuir, d'aller se planquer parce qu'ils sont tous traqués.

Superbe roman noir. Le quartier nord de Paris, dit sensible, dans une ville qui étouffe avec ses trafics et ses gangsters. Ces gamins des rues qui sont déscolarisés, paumés, drogués et qui tentent de survivre alors qu'ils n'ont aucun avenir.

D'une écriture vive, incisive, l'auteur nous plonge dans cette ambiance brutale et sombre. Faire parler Abe à la première personne renforce ce ton sans concession, rythmé par des dialogues vrais, les insultent foisonnent, ce parler cru absorbe la réalité pour mieux la régurgiter avec force dans cet ensemble.

La narration fluide rend l'histoire haletante, c'est avec le souffle court qu'on se lance à la découverte de ces parcours atypiques, de ces vies socialement détruites, de ces destinées fragiles, des hommes résignés, fatalistes. Abe et ses potes brulent la vie par tous les bouts avec la rage du désespoir.

Un roman court rythmé comme la vie intrépide d'Abe à l'atmosphère aussi noire et oppressante que la nuit. Une existence promise à la violence et à la destruction qui se laisse dévorer par les flammes de son propre enfer. Brutal, sauvage, fatal…

Bonne lecture, amis Lecteurs !
Mon blog --> https://lecture-chronique.blogspot.com

Extrait : J'ai l'impression que nos vies ne forment en réalité qu'une seule expérience. Les magazines de cul, les gardes à vue, les premiers rails de came et l'acidité dans la gorge qui en découle… Rien de ce que je vis ne lui est étranger. Nous n'avons pas besoin de nous expliquer, on ressent les choses ou on ne les ressent pas, c'est la seule distinction pour nous.


Commentaires