AvisRomanNoir : Son autre mort de Elsa MARPEAU (Ed. Gallimard Série Noire)

 




Bonjour,

Voici un roman noir que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "Son autre mort" de Elsa Marpeau aux éditions Gallimard, Série Noire.

Alors que Alex vit paisiblement avec son mari Antoine Marsan et ses filles dans la campagne nantaise où la famille tient une chambre d'hôtes. Ils y accueillent un écrivain célèbre, Charles Berrier, qui vient s'établir quelques jours chez eux. Il a privilégié le lieu pour écrire son prochain roman.

L'homme, charmeur, fascine le couple et arrive à imposer sa présence auprès d'Antoine et Alex. Mais un soir, après la fête d'anniversaire d'Alex, Charles tente de la violer. Elle ne se laisse pas faire et arrive à se défendre. Elle le tue et enterre son corps sous un tas de fumier.

Paniquée à l'idée que la police puisse venir fouiller dans sa vie, elle prend la poudre d'escampette et s'enfuie à Paris, là où vit Charles. Elle a l'ingénieuse idée de continuer à faire croire que Charles est toujours en vie afin de chercher le coupable idéal pour sa mort. Qui serait plus à même de tuer Charles ? Elle va vite découvrir qu'elle n'a que l'embarras du choix et que la vie de Charles n'est pas aussi rose qu'il lui avait décrit.

Un roman noir que j'ai apprécié dans sa généralité. L'idée de trouver un suspect idéal et d'en faire un coupable parfait pour la police était géniale sur le papier car dans les faits, j'en ressort quand même avec un avis mitigé.

Tout tourne autour du personnage principal, Alex, qui va faire croire que Charles est toujours en vie et en parallèle elle élabore son plan pour chercher qui elle va faire accuser à sa place. Sauf qu'un détective la suit, apparemment, il a bien compris que Charles ne reviendrait pas, et que Alex sait où est l'écrivain. 

Mensonge, illusion, tromperie, il en est question durant tout le roman. Alex a du mal à imposer son double aux proches de Charles. Je me suis quand même demandé pourquoi elle a pris une double identité alors que personne du coté de Charles la connaissait avant de la rencontrer. Quel intérêt de se déguiser ? Ce côté là m'a échappé sachant qu'Antoine arrive à la retrouver malgré ce subterfuge.

De même que dès le départ, nous connaissons la meurtrière. L'intérêt pour poursuivre l'histoire étant la recherche de son coupable parmi les proches de l'écrivain. Là encore, pourquoi ces fameux proches font confiance à une inconnue sortie de nulle part plutôt que de chercher par eux même où peut bien se trouver Charles ? Ici, j'ai trouvé que seul le détective faisait preuve de cohérence dans son questionnement. 

J'ai apprécié quand même la double personnalité à la limite schizophrène d'Alex. La profondeur du personnage est travaillée intelligemment. Une sorte de Dr Jekyll et Mister Hyde, le revers de la médaille d'une femme fragile qui arrive à devenir une femme forte en train de fomenter son projet sans état d'âme.

La fin est moins crédible que le reste du roman. Dommage de finir sans un rebondissement. J'attendais quelque chose de surprenant, comme une fin ouverte par exemple. Pas de quoi sauter au plafond.

Ce roman est surtout intéressant de par l'originalité de son sujet et de par sa construction narrative. Trouver un coupable pour un meurtre. C'est un peu un polar construit à partir de la fin et on remonte ainsi, par la découverte des preuves et selon les témoignages, jusqu'à trouver qui a tué la victime. 

Je reste assez partagée sur ce livre, bien qu'il se lit très bien, l'écriture est addictive, l'histoire est intéressante et divisée en quatre partie bien distinctes. Mais il y a ce je-ne-sais-quoi qui me dérange et qui fait que je n'arrive pas m'enthousiasmer plus que ça.

Bonne lecture, amis lecteurs !
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Extrait : Elle fixa son attention sur ses mains, ses ongles rongés, la façon si particulière qu'il avait de tenir le pied de son verre de rosé, comme si ce n'était pas lui qui tenait le verre mais bien le verre qui le soutenait. Charles Berrier n'était ni ivre ni même éméché. Alex apprendrait au fil des jours que c'était sa façon habituelle de se saisir des choses et des êtres, de les étreindre comme si sa vie en dépendait.


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