Bonjour,
Voici un polar que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "Nourris un corbeau, il te crèvera les yeux" de Anne-Laure Morata aux éditions de L'aube.
Emmanuelle Questel est une miraculée. Elle a survécu à un attentat mais en contrepartie, ce drame a bouleversé sa vie personnelle au point d'en perdre sa famille qui s'est expatriée en Equateur. la journaliste qui vit seule désormais se traine depuis, avale les comprimés de Xanax comme des bonbons.
Une nuit, alors qu'elle est sur le point de se suicider, sa fille Elisa l'appelle, paniquée : sa petite sœur Gabriela a disparu. Ni une ni deux, Emmanuelle prend le premier avion en direction de Quito, en équateur, rejoindre sa fille afin de participer aux recherches pour tenter de retrouver la petite.
Mais une fois sur place, son enquête la conduira dans des petits chemins escarpés où règnent corruption, enlèvement d'enfants, prostitution. Elle n'est pas au bout de ses peines dans cette ville où elle devra sans cesse courir vers la vérité.
Superbe polar politico-social dépaysant qui m'a scotchée. Une belle surprise d'une auteure que je ne connaissais pas. Beaucoup de rebondissements, un roman qui prend au coeur et au corps.
Cette souffrance qu'Emmanuelle porte en elle et qui l'empêche de respirer, de même qu'elle manque de souffle dans cette ville en altitude, va la porter durant toute son investigation. Elle finira par trouver un nouveau sens à sa vie, jusqu'à la fin elle ne cessera d'y croire.
Le suspense décuple la rythmique du récit qui ne faiblit pas. Une belle découverte, une lecture très agréable. J'ai également découvert les coutumes de ce pays d'Amérique du sud. C'est rare d'y faire figurer un polar dans ces contrées lointaines.
Extrait : Quelles motivations poussent un être humain au suicide ? L'échec de trop, les tourments physiques, psychiques ? Moi, c'est mon incapacité à surmonter mon angoisse, cette peur impossible à nommer qui me vrille les entrailles, ce poids du quotidien où la notion du plaisir s'est volatilisé. Le pire : devoir affronter le chagrin et l'incompréhension des miens, impuissants à soulager mes maux, consternés de se retrouver face à une inconnue.
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