Bonjour,
Voici un thriller que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "Les eaux noires" de Estelle Tharreau aux éditions Taurnada.
Ce thriller flirte insidieusement avec le genre roman noir. En effet, il est question avant tout des sentiments de Joséfa Macondo, on la suit dans le processus du deuil de sa fille Suzy, dix-sept ans, morte assassinée.
Joséfa est une mère perdue qui cherche à savoir la vérité sur ce qui s'est passé, qui se sent coupable de vivre, de n'avoir pas su communiquer suffisamment avec sa fille, de n'avoir pas su être la mère parfaite.
Le lecteur retiendra surtout ce mélange exacerbé de sentiments ressentis, que ce soit de l'antipathie ou de la haine, comme de la compassion ou de la sympathie envers les personnages. Cette pauvre femme ne laisse ni indifférent ni insensible.
L'auteure a le don de provoquer, de faire réagir, d'entretenir cette descente aux enfers par une écriture simple mais marquante. L'anaphore par endroit accentue le rythme et insuffle du sens au récit, le rendant plus expressif tout en mettant en relief cette expression de la réalité.
L'histoire repose surtout et avant tout sur Joséfa et son obsession de trouver le coupable. Dominique Soudier tient une place prépondérante également. Cédric et Alex (deux policier municipaux) en second plan tentent par tous les moyens de s'armer de courage pour l'aider à passer le cap. Contrairement à l'adjoint de police Stéphane Grenant qui l'envoie constamment sur les roses.
Les voisins racoleurs propagent les pires rumeurs, ses collègues n'en peuvent plus d'elle et la renient, un corbeau fait des révélations malveillantes sur sa Suzy et sur certains habitants, cette situation vécue est horrible pour tous car des secrets bien gardés jusque là sont dévoilés.
Une détresse et le cynisme des gens qui s'affichent tout le long du roman, qui baignent autant que possible dans les eaux noires de cette plage ; la Baie des naufragés n'a jamais aussi bien porté bien son nom. Allez-vous survivre à l'horrible vérité qui vous attends ?
Extrait : A ces heures où le corps et l'esprit semblaient emprisonnés dans un carcan de coton, des idées lugubres assaillaient Joséfa, la renvoyait vers un sentiment de solitude qui ne cessait de s'étendre au fil des jours, des mois, des années.
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