MasseCritique : En chaussettes de Hugo CETIVE (Autoedition)

 


Bonjour,

Dans le cadre d'une Masse Critique organisée par le site Babélio, je viens vous chroniquer en retour de lecture : "En chaussettes" de Hugo Cétive paru en autoédition.

J'ai accepté de lire ce livre car j'ai trouvé le résumé très attractif, original et, chose plutôt rare de ma part, je vous mets le 4ème de couverture comme il est écrit parce qu'il me plaît tel quel : 

"C'est l'histoire d'un fumeur de crack à Paris. Il ne dors pas. Il vit dans un hôtel "le petit génie". Il a 25 ans. Il était chauffeur VTC. Il avait une femme et une fille. Un jour, on lui pique ses chaussures."

Effectivement, tout part de là. De ce type, Alexandre, qui est tombé bien bas, qui n'en a plus rien à faire de la vie, qui se bousille la santé avec ses pipes de crack qu'il fume à longueur de journée. Il n'a plus une thune, son compte est à sec, ses poches sont vides, il crèche dans cet hôtel minable qu'il ne paye pas, il doit pas mal de nuitées en retard à la gérante.

Mais Alexandre kiffe à fond ses moments où la drogue dure agit dans ses veines. seule sa dope compte. Et donc on va le suivre dans ses journées errer sans but, sans intérêt aucune si ce n'est se procurer ses cailloux pour se les enfiler aussitôt dans les poumons. 

Puis, un soir, son dealer est arrêté. Alexandre ne peut plus se fournir et va chopper quelques grammes dans un coin hyper craignos de Paris. Et c'est à ce moment qu'il se fait tabasser jusqu'à ce qu'un des dealers à la petite semaine lui vole ses chaussures Lacoste. Il faudra attendre plus de la moitié du roman pour qu'il se retrouve en chaussettes dans la rue.

L'histoire est trop originale car écrite comme si elle était parlée, dans un langage très "djeun". L'univers particulier dans lequel l'auteur nous embarque est assez psychédélique, un junkie qui raconte un bout de sa vie et qui est quelque peu déphasé de la réalité, ce qui donne à ce récit se sentiment perché illusoire, irréel même. 

Je dirai que ce roman m'a marquée car il passe pour un OVNI Littéraire tant sa construction et son déroulé narratif me dérange dans sa logique désordonnée. Etrange, original, certes il faut garder l'esprit ouvert pour s'attaquer à la lecture de ce livre et passer outre les délires d'un drogué qui s'ennuie, défoncé H24 au crack.

Alexandre pourrait susciter de l'empathie mais son comportement m'a exaspérée. Malade, drogué, alcoolique, il est je-m'en-foutiste, ne fait rien pour s'en sortir et se contente de sa petite vie de toxico qu'il s'impose malgré lui. Le fait qu'il ait perdu ses chaussures ne le fait pas se remettre en question, il se balade en chaussettes complètement décomplexé. L'évocation en filigrane de sa vie d'avant, avec sa femme et sa fille, ne lui inspire ni envie ni regrets.

Petit plus de ce livre : les dessins en noir et blanc qui illustrent une partie de l'histoire, plutôt sympas, accrocheurs, le trait plus ou moins gros sur ces instants de vie qui n'en sont plus véritablement. Ces petites gens usées par la prise de drogue, bien représentée par la noirceur grossières des illustrations. 

Un roman court qui fait la part belle au paradis artificiel tout en évitant maladroitement de tomber dans les enfers sans non plus nous faire vivre un véritable trip. Une petite déception concernant les innombrables coquilles et autres incohérences du récit, ça manque d'une sérieuse relecture. 

Quand au résumé succinct que j'avais adoré et que je pensais à tort que l'histoire allait se concentrer sur un gars qui allait vivre mille et une aventures en chaussettes, ç'aurait été vachement plus marrant de le concevoir ainsi ! 

Bonne lecture, amis Lecteurs !
Mon blog : https://lecture-chronique.blogspot.com
Je remercie chaleureusement Pierre et le site Babélio pour cette découverte littéraire assez singulière.

Extrait : C'était la fatigue et la drogue. Les tox connaissent bien ces bonnes amies. Les étoiles arrivent après plusieurs jours de défonce et zéro sommeil. T'es là, dans la rue, avec le béton et les pigeons. Le soleil bombarde il fait trop chaud. L'air brûle et y'a pas un pet d'air, soudain tu vois des étoiles partout. j'adorais c et état d'épuisement toxique. Il est rare à obtenir. pour l'obtenir, faut avoir sérieusement chargé la mule pendant au moins 36 heures.


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