AvisLitteraire : Panier de crabes de Laurence BIBERFELD (Ed. In8)

 


Bonjour,

Voici un roman court post-apocalyptique que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "Panier de crabes" de Laurence Biberfeld aux éditions In8.

Magnifique ouvrage qui nous raconte les errances et turpitude de Myriam qui suit un groupe appelé "Les Sans Clôture". Avec eux, elle parcours la France à la recherche de viande. Avec l'abandon des fermes et des élevages industriels, les animaux sont livrés à leur triste sort. Sans une aide humaine, ils ne peuvent survivre. le groupe leur ouvre les portes vers la liberté.

Myriam qui repense à son fils Ben qu'elle n'a pas vu grandir, qui a été emprisonné pour avoir violé une gamine de 13 ans. Nathan, père de Ben et ex de Myriam est lui aussi accusé de viol sur mineure et emprisonné. Sa relation avec son fils semble au point mort, elle lui rend visite par simple formalité maternelle. Elle ne veut plus entendre parler de Nathan.

Et au milieu de tout ça, on apprend que Myriam a un cancer du poumon gauche. Un crabe qu'elle traine avec elle par fatalité, elle l'oublie rapidement pour se concentrer sur ce gamin, Gabin, qui a rejoint le groupe. Il lui fait penser à son fils, elle le prend sous son aile.

On découvre à travers ses écrits une France baignée dans un climat post-apocalyptique, une société effondrée où la nature sauvage reprend entièrement ses droits. La survie du groupe dépend surtout des efforts de chacun. Myriam apprécie l'ingéniosité de Gabin, une sorte d'amour-amitié fusionnel la relie à lui, effaçant les ratés qu'elle a pu connaitre avec Ben, son propre fils qu'elle ne reconnaît plus.

Beaucoup de poésie et d'émotion dans cette dure réalité de survivalistes. C'est sublime, l'ecriture est magnifique, tellement vraie, si franche et si douce à la fois. Un voyage, initiatique presque, dans une France comparée à un panier de crabes où justement chacun porte en lui les stigmates de cette pollution qui les ronge. 

Vivre chaque jour comme le dernier fait partie de la philosophie de vie de ses survivants. Le temps égrène ses billes, hélas limitées pour tous. Jusqu'à quand ? On verra ça demain.. Récit poignant, d'une intensité sans égale. J'ai adoré ! 

Bonne lecture, amis Lecteurs !
Mon blog : https://lecture-chronique.blogspot.com
Je remercie chaleureusement Josée pour l'envoi de ce roman.

Extrait : Jonas fut tellement surpris qu'il se cassa la gueule du tabouret pivotant où il s'était juché pour siroter son antigel. Il avait toujours eu quelque chose d'Harold Lloyd et ses membres, pendant quelques secondes, évoquèrent un jeu de mikado avant qu'il ne se redresse comme un ressort. 


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