AvisPolar : Nueve Cuatro de Nicolas LAQUERRIERE (Harper Collins)

 


Bonjour,

Dans le cadre d'une Masse Critique Privilégiée organisée par Babélio, voici un polar que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "Nueve Cuatro" de Nicolas Laquerrière aux éditions Harper Collins.

L'histoire d'Henry, ce vieux accro au Coca, qui vient de perdre un orteil à cause du diabète et qui va se retrouver à mener une enquête comme un flic l'aurait fait pour retrouver la petite Clara qui venait chez lui tout les mercredi faire ses devoirs.

Elle a disparu du jour au lendemain, sans donner de nouvelles ni à lui ni à ses parents qui habitent de l'autre côté de la rue. Henry va la chercher dans son quartier -coté ouest- et il ira jusque de l'autre coté de la ville provoquer un sacré désordre.

Il sera aidé de Soulaymane, dit Soul, qui se rêvait en flic et amoureux secrètement de sa belle Camélia. Brahim, le boss du "Nueve Cuatro", déraille de plus en plus au point de se faire la belle trop souvent avec un allemand appelé Al, autrement dit Alzheimer. Ils vont tous remuer la merde comme jamais et s'entretuer pour des conneries. Henry veut qu'on le laisse vivre sa vie comme il l'entend, il va kiffer sa race ! 

Superbe roman social qui nous trimbale plus vrai que nature dans le neuf-quatre. D'entrée, le cadre est posé : on vit différemment ici que n'importe où ailleurs. Un gars qui se trimbale sur un cheval dans les rues, jusqu'à l'apparition surprise d'un crocodile qui traverse la chaussée, ça peut vous paraître démesuré pourtant rien de plus normal ! Ici, on voit de tout et surtout l'empreinte de folie urbaine qui règne dans ces lieux.

Le langage des rues, très caractéristique des cités qui ne se pratique et ne se comprend que par des pratiquants assidus. J'avoue avoir eu du mal à suivre certains dialogues ou certaines expressions propre à la banlieue qui me sont totalement inconnues. Vite oubliés cela dit pour mieux se reconcentrer sur l'histoire qui avance tant bien que mal. Un chaos artificiel dans des champs urbanisés, bétonnés, abandonnés.

J'ai ri aussi par moment, Henry n'a pas son pareil pour tenir tête à ses jeunes de quartier qui considèrent ce petit vieux avec respect finalement. On comprend aisément que Soul prenne pour modèle ce vieux comme un père de substitution puisqu'il n'a pas connu le sien. Jusqu'au bout du combat, Henry sera aimé et respecté comme une figure paternelle. 

Je vous parle de ces deux là mais d'autres personnages hauts en couleurs émaillent le roman. Un beau casting étoilé de "djeuns" qui tiennent le haut du pavé. Chacun d'eux manie le verbe aussi cru que fleuri, se révèle en anti-héros lors d'actions violentes, tout ça dans cette atmosphère survivaliste ultra réaliste. Un coup de coeur pour Camélia qui est juste parfaitement décrite dans son rôle. Sans vous en dévoiler davantage : elle est absolument magnifique ! 

J'ai aimé cette vision de la banlieue tellement réelle et empreinte de sentiments diffus. Il est difficile de ne pas s'attacher aux personnages, bien que le contexte ne s'y prête pas et pourtant vous allez être surpris par leur générosité et leur énergie à survivre dans ce climat délétère, inhumain presque. 

Une très bonne lecture comme j'aime et que je ne peux que vous conseiller ! 

Bonne lecture, amis Lecteurs !
Mon blog : https://lecture-chronique.blogspot.com
Je remercie chaleureusement Le site Babélio et les éditions Harper Collins pour l'envoi de ce beau roman.

Extrait : Brahim a dragué sa femme en l'emmenant, il y a bien longtemps, à la foire du Trône et c'est justement dans un train fantôme, alors que la chanson Voyage Voyage passait, qu'un mec déguisé en squelette a touché sa promise. Grossière erreur. Brahim a couché l'étudiant qui crevait de chaud sous son costume de plusieurs pêches.

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