AvisThriller : Le dernier jour de Arthur ROGE (Ed. Du Gros caillou)

 


Bonjour,

Dans le cadre d'une Masse Critique Privilégiée organisée par Babélio, voici un thriller que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "Le dernier jour" de Arthur Rogé aux éditions du Gros Caillou.

Lyon. Léo-Paul Julianne est un entrepreneur d'affaires puissant qui a reussi sa vie. Papa de deux enfants, Manon et Arthur, il apprends par sa femme Jeanne qu'elle est enceinte. Alors qu'il a du mal à dormir, il sort dans le jardin fumer une cigarette, il aperçoit trois hommes qui rentrent et qui le tabassent jusqu'à ce qu'il s'évanouisse. Quand il se réveille, l'horreur absolu l'attends : sa femme est assassinée, ses deux enfants ont disparus.

Le capitaine de police de la Brigade Criminelle Georges Verchère prends l'enquête et va malmener Léo-Paul pour obtenir de lui toute la vérité dans cette affaire. Car les mensonges et les faux-semblants semblent s'inviter sinueusement dans cette quête de clarté. Vingt-quatre heure dans la vie de cet homme d'affaire qui vont être passées au crible, l'homme sera mis à nu, son passé va être décortiqué, rien ne lui sera épargné.

C'est un bon roman dans l'ensemble. Cependant, sa construction m'a quelque peu chamboulée. Je n'ai pas compris pourquoi les premiers chapitres démarrent avec le point de vue omniscient du capitaine Verchère quelques années auparavant, avec une enquête qui n'a rien à voir avec celle qui va l'occuper, pour ensuite passer à la narration à la première personne de l'histoire de Léo-Paul. 

L'histoire également qui insiste beaucoup sur les sentiments et le ressenti de Léo-Paul, la disparition de ses enfants le préoccupe, obnubile ses pensées, il passe par tous les stades de l'inquiétude, il est à la limite de virer à la paranoïa. Cette façon de connaitre l'histoire par le seul ressenti de la victime alors que l'enquête est censée être au centre de l'intrigue m'a quelque peu déstabilisée.

La journée qui suit la disparition de ses enfants occupe les trois quarts du roman. Le dénouement de l'enquête nous est servi sous forme de résumé, racontée selon la version du Capitaine, histoire d'avoir une explication et une conclusion plausible à toute cette folle aventure.

Les personnages secondaires, censés être des proches de Léo-Paul, ne sont pas détaillés. Seuls quelques indices susceptibles d'intéresser l'enquête sont lâchés. De même que nous ne connaissons pas la psychologie de Verchère et de JC lorsqu'ils procèdent à la recherche de pistes pour retrouver les enfants. J'aurais aimé connaître leur ressenti de flics au fil de la narration, sous la forme de textos comme il en apparaît régulièrement. 

Les quelques mots prononcés en guise d'avertissement "des envieux et des jaloux" prennent tout leur sens dans la tête de Léo-Paul au point que le lecteur va ressentir toute ses émotions, comme l'angoisse, la solitude, le désespoir, la douleur et les doutes. 

Les phrases et les chapitres courts accentuent cette pression constante chez Léo-Paul, une tension dramatique qui monte crescendo au fur et à mesure que le personnage poursuit sa lente descente vers les enfers. 

La ville de Lyon y est pleinement décrite, à elle seule elle fait partie intégrante de l'histoire. J'ai eu plaisir à déambuler dans des endroits bien réels, ça m'a donné envie de connaître vraiment la cité lyonnaise. 

J'ai passé un moment sympa avec cette lecture. De quoi donner des ailes à une toute jeune maison d'édition. 

Bonne lecture, amis lecteurs.
Je remercie chaleureusement Babélio et les éditions du Gros Caillou pour l'envoi de ce livre.

Extrait : Nicolas est le dernier arrivé. Jeune homme au début de sa carrière, très grand, dynamique, athlétique, avec des idéaux pour l'esprit et un débardeur blanc pour les filles. Verchère lui dit souvent que les idéaux, c'est comme les premières fois, on est toujours déçu.

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