Bonjour,
Voici un thriller que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "Toungouska" de Laurent Carstens aux éditions Librinova.
2011. Ludovic Daussoy et sa compagne Elsa Monestier s'envole pour la Sibérie, à Vanavara précisément, rejoindre une équipe scientifique sur place afin de faire une découverte majeure dans l'histoire de la science : un mystérieux météore disparu dans la province sibérienne depuis sa chute en 1908.
La chute inopinée d'un avion de tourisme dans la taïga transformera cette expédition à priori tranquille en course effrénée contre la montre. Les bandits veulent récupérer leur chargement, ils vont traquer l'équipe d'expédition et mettre fin à cette chasse au trésor particulière.
En parallèle, une vague d'attentats touche la ville de Krasnoïarsk, revendiqués par le peuple d'autochtones les Evenks. Le commandant Baskovitch voit en cette enquête l'opportunité de redorer le blason de sa carrière après une grosse bavure. Il va tout faire pour assurer son retour en grâce auprès de sa hiérarchie.
Un bon thriller que j'ai lu assez vite. Le style de l'auteur se prête bien à une lecture plaisante, les éléments du récit s'enchainent assez vite, on rebondit d'une action à une autre. Le lecteur se laisse captiver par l'histoire, prenante et facilement immersive.
J'ai trouvé les personnages assez caricaturaux dans l'ensemble. Il m'a manqué cette petite étincelle sur les deux personnages principaux. Ils ont beau être paléontologiste et virologiste, je trouve leur dialogue assez immature, un peu ado même, et ne semblent vivre que d'amour et d'eau fraiche à priori.
Avec Ludovic qui se trouve beau gosse et qui ne manque pas de le signaler dès qu'il peut, sa copine qui a des étoiles dans les yeux, aveuglée par son amour pour son copain mais surtout effacée, presque transparente, et qui n'existe vraiment qu'à travers les yeux de son chéri.
Ludovic s'inquiète beaucoup trop pour elle, il m'a semblé qu'il la couvait d'un amour trop fraternel, voir paternel, ce rapport entre eux m'a gênée. Leur histoire d'amour est bizarre, à trop se répéter des "je t'aime" et à se faire des mamours constamment par rapport au vécu de leur histoire, ça finit par être louche, surtout que Ludovic est dépeint comme un coureur de jupons et qu'il avoue en avoir largement profité, je me suis posée la question sur cet amour sincère envers Elsa.
Les personnages secondaires sont vraiment secondaires et pas tellement décrits. J'ai eu du mal à m'attacher à eux, surtout qu'ils ne font que de la figuration quasiment, ils ne sont pas dans leur élément de prédilection, de découverte ou de savoir scientifique, ce que je trouve dommage de ne pas les laisser étaler leur science infuse comme auraient pu le faire ces érudits.
Un petit regret du côté du commandant, que l'enquête et son passé qui l'ont conduit à sa bavure ne soient pas aussi approfondie. Les méchants sont vraiment dans leur rôle d'antagonistes, la petite surprise à la fin concernant l'un d'eux, je ne l'avais pas vu venir, ça m'a fait plaisir ce petit twist.
Par contre, je trouve les lieux décrit de cette Sibérie comme étant exceptionnels. Vraiment, je m'y serai cru. Cette foret étouffante de secrets, de pans d'histoire des populations qui la peuplaient autrefois, et qui forme comme un huit-clos dans laquelle il est facile de se perdre. Nos protagonistes en feront les frais. Il leur sera très difficile de sortir de cet enfer pour se retrouver face à un plus grand danger.
Un roman à lire tranquillement et à apprécier surtout pour le dépaysement. Une aventure du même acabit qu'un d'Indiana Jones, mais en version du Nord. Partez vous évader en Sibérie et vous en reviendrez conquis !
Extrait : Je grelotte. Adossé au mur glacé de notre cachot, je lève la tête en direction du soupirail de notre cellule. La vitre, cassée depuis des lustres, laisse l'air froid s'engouffrer dans la minuscule pièce. je m'en moque. Bientôt, tout sera terminé. Plus de souffrance, plus de peur. Plus rien. Saoulé de coups, mon corps n'est plus que douleur.
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