AvisPolar : Les gentils de Michael MENTION (Ed. Belfond)

 


Bonjour,

Nouvelle chronique en retour de lecture dans le cadre d'une Masse Critique Privilégiée Babélio : "Les gentils" de Michaël Mention aux éditions Belfond.

Paris, 1978. Franck, disquaire de son état, va n'avoir qu'un seul but pour le restant de sa vie : tuer l'assassin de sa fille, un mec toxico tatoué d'un symbole Anarchie, prénommé Yannick. Et pour ça, il va vendre son magasin et partir à sa recherche. Une chasse à l'homme s'enclenche qui va le conduire jusqu'en Guyane. Trouvera-t-il la rédemption une fois là bas ? 

Magnifique roman qui nous conte une cavale sur fond d'une playlist totalement rock, déjantée comme il en existait qu'à cette époque. Un homme qui communique avec sa fille dans sa tête, malgré son absence, elle est là, à ses côtés, le guidant à travers son épopée fantastique.

On le sent désespéré, il a tout perdu, il va perdre encore plus, il n'a qu'un seul but, attraper ce Yannick. Sa rage, son dépassement de soi, sa folie, viennent du plus profond de son coeur meurtri. Une quête spirituelle et humaine. Les faiblesses  de Franck sont ses atouts de séduction massive. Il va suer sang et eau, rien ne l'arrêtera ni ne le déviera de sa quête finale. Il est plus que jamais déterminé à aller jusqu'au bout.

L'écriture est très ciselée, les mots comme martelés qui font mal à l'âme, qui transpercent votre carapace d'une violence inouïe, qui vous percutent et vous font souffrir à l'image de ce père torturé. Dans une époque où s'invite en cadre de fond une situation sociale politiquement tendue, la douleur et la vengeance seront le fil conducteur de ce roman. 

Un excellent livre dont la musicalité nous met en émoi. Très rythmé, le lecteur est entrainé dans un tourbillon de mots qui se mêlent aux sentiments et qui lui offrent cette palette de couleurs et de bonheur incroyables. Du grand Michael mention comme il n'en existe nulle part ailleurs.

Bonne lecture amis Lecteurs,

Je remercie chaleureusement Babélio et les éditions Belfond pour la proposition de lecture et l'envoi du livre. 

Extrait : Je coupe l'autoradio, sors de la R5. A cran, clope au bec et rage au ventre. Ce brasier avec lequel je vis désormais. Survis. La portière claque, suivie du vent glacé, qui me fouette. Je ferme mon blouson, traverse cette rue que j'ai tant traversée, foule ce trottoir où j'ai tant pleuré. Vertige. Tachycardie. Trois heures de sommeil, malgré les somnifères. Et Paris qui rugit, me crache sa pollution à la gueule.

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