Bonjour,
Nouvelle chronique en retour de lecture : "Pardonnez nos offenses" de Romain Sardou aux éditions France Loisirs.
Draguan, 1284. petit village isolé au fin fond de la cathare, deux fillettes découvrent des corps démembrés dans l'eau de la rivière. L'évêque de Haquin trouve là qu'une malédiction va s'abattre sur le diocèse.
Les faits lui donnent raison car il se retrouve assassiné dans sa chambrée. Le vicaire Chuquet qui officie sous sa coupe, va avoir pour mission de ramener le corps à Paris. Mais avant, il accueille un jeune prêtre du nom de Henno Gui qui est venu car Haquin l'avait appelé avant sa mort. Et le fameux prêtre n'a pas fini de découvrir toute l'étendue mystérieuse du diocèse de son prédécesseur.
Superbe thriller ésotérique historique sur la période du moyen âge. Les croyances y sont fortes, ancrées dans les fondements de la société de l'époque. C'est surtout le coté manipulation des populations qui est ainsi montré. L'exemple flagrant de ce village abandonné de tous où survit une communauté aux fortes croyances religieuses qui lui est propre et que le prêtre Gui va tenter de comprendre afin d'en percer les secrets.
Le chemin de croix du vicaire Chuquet m'a captivée. Semé d'embuche, les coups bas de ses confrères d'église vont mettre à mal sa quête. Quand aux affaires d'état traitées en haut lieu au Saint-Siège, là aussi les brebis galeuses du troupeaux vont tout faire pour étouffer l'existence de la paroisse maudite de Heurteloup, village oublié du comté de Draguan.
L'auteur m'a embarquée dans son histoire, les lieux et les faits divers s'y reportant sont retranscrits fidèlement à l'époque historique que l'on peut s'imaginer. Le suspense est présent tout le long, plusieurs parties ponctuent le roman, des chapitres courts, intenses en actions et en rebondissements. Rien n'est épargné au lecteur, pas même la fameuse purification d'un des personnages.
J'ai adoré ma lecture, la fin est sensationnelle. Cette atmosphère moyenâgeuse à peine imaginée rend ce roman particulièrement sombre. Je ne connaissais pas cet auteur ; son père peut se vanter d'avoir un fils prodige, il est vraiment doué à l'exercice. Je suis très heureuse d'avoir pu lire un superbe roman.
Bonne lecture amis lecteurs.
Extrait : Ces croyances étaient célèbres : l'évêque savait que les hérétiques ne pouvaient en toute conscience réciter un Pater ou un Credo sans encourir les foudres de leur communauté et de leur anges. Pour le cathare, le corps humain était trop impur pour avoir le mérite d'invoquer verbalement le nom de Dieu ou de le prier dans une invocation sainte.
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