Bonjour,
Nouvelle chronique en retour de lecture : "Flic de papier" de Guy Rechenmann aux éditions Cairn.
J'avais déjà lu "une étoile en enfer" du même auteur et les notes de bas de pages mentionnaient toutes "voir flic de papier". Poussée par la curiosité, j'ai profité du salon pour me le procurer. C'est le premier opus d'une série qui met en scène l'inspecteur de police Anselme Viloc.
Cap-Ferret. Un homme camionneur qui effectue des livraisons n'est pas rentré au bout de dix jours, abandonnant femme et enfant sans retenue. Disparu, volatilisé, Anselme enquête sans trop vraiment s'en inquiéter. Il n'y a pas vraiment d'indices qui prouve la fuite. Entre les gens fous de paris sportifs et de courses de chevaux et le véto du coin qui est passionné de chats racés comme ceux sans origines, Anselme va devoir jongler avec les humeurs imprévisibles de ceux qui peuplent le bassin d'Arcachon. Son passé ressurgit de manière inattendu.
J'ai adoré ma lecture. Je me suis passionnée pour ce flic tellement humain, sensible, qui n'est pas doué pour mener les enquêtes mais bel et bien pour taper à la machine, car nous sommes dans les années 80 et la feuille carbone est à l'épreuve de sa capacité. J'ai trouvé que la petite Lili est plus clairvoyante que lui sur certaine chose de la vie. Et c'est bien pour cela qu'il adore la petite.
Il sait s'entourer de tout une bande de joyeux drilles qu'il retrouve à son bar préféré, L'escale, où il aime à côtoyer le patron, David. A tous ces personnages sympathiques il fallait bien un antipathique que je nomme le commissaire Marcel Mandrin. Un dur, un vrai, qui ne fait pas dans la dentelle et qui malmène Anselme tout au long de l'enquête.
Une enquête justement que j'ai trouvé simple et sans égale, sans ramifications complexes, qui se laisse résoudre au fil du récit par les indices disséminés ça et là. J'aime quand c'est fluide, quand la narration nous pose le problème et trouve sa résolution dans la dernière partie. Le cadre du bassin est magnifiquement bien décrit, on sent tout l'amour que porte son auteur à sa terre, le coeur y est c'est certain.
Un excellent roman qui lance une belle série sur ce flic arcachonnais. De l'émotion et du charme dans ce polar à la française comme on aimerait en lire plus souvent.
Bonne lecture amis lecteurs,
Je remercie chaleureusement Guy pour la dédicace et l'échange fort sympathique que j'ai pu avoir avec lui au salon du livre de Bordeaux.
Extrait : Je ne suis ni grand ni costaud, un mètre soixante-cinq pour cinquante-six kilos, attaches fines, mains de pianiste, une vraie brute ! Alors, le trampoline naturel de la mousse entre chênes et pins menant à la clairière me confère des airs de passe muraille. D'ailleurs, au boulot, les collègues m'appellent Columbo, uniquement pour mon gabarit, pas pour mon imperméable ni pour ma perspicacité. Tant pis, je suis inspecteur de police.
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