AvisPolar : L'homme aux lèvres de saphir de Hervé LE CORRE (Ed. Rivages Noir)

 


Bonjour,

Nouvelle chronique en retour de lecture : "L'homme aux lèvres de saphir" de Hervé Le Corre aux éditions Rivages Noir. Lu dans le cadre du salon du livre de ma ville "Beaupuy se livre" qui arrive la semaine prochaine et pour lequel Hervé Le Corre est invité. Je vais pouvoir aller à sa rencontre et lui faire dédicacer son ouvrage.

1870. Paris. Des meurtres atroces sont perpétrés un peu partout dans la capitale sans que la police n'arrive à coincer le coupable. Le tueur semble obéir avec la même logique et le mode opératoire. Il rend hommage à son poète préféré, Isidore Ducasse, dont il veut promouvoir l'œuvre. L'inspecteur Letamendia enquête, poussée par une hiérarchie quelque peu par d'autres priorités dans l'absolu.

Au milieu de tout ça, on suit la vie d'Etienne, de  Garance, de Franck, de Sylvie, d'Irène et de bien d'autres voulant vivre une bien meilleure vie, l'Empire est au bord de la rupture, les femmes et leurs aspirations, tout cela grouille dans les faubourgs parisiens.

C'est un superbe roman historique, j'ai adoré plonger dans l'univers de ce paris grouillant de vie et de misère. Un vrai roman noir, avec un tueur en série assez psychédélique mais qui se fond tellement bien dans le décor. 

Etienne qui arrive et découvre Paris, amené par Franck. Ils vont mettre en avant cette classe ouvrière désœuvrée, désargentée, qui n'aspirent qu'à faire la révolution et se battre pour la patrie. Sylvie, prostituée, aura son rôle à jouer dans tout ça auprès de l'inspecteur. 

La restitution sociale comme historique est absolument superbe, authentique. On est saisit par la réalité du terrain, les personnages vivent sur le fil du rasoir, nous émeuvent. On sent bien toute la tension qui règne dans ses rues parisiennes, que la colère du peuple gronde en sourdine et que ça va pas tarder à exploser.

L'écriture et en particulier les dialogues sont typiquement adaptés du 18ème siècle, avec un argot très parisien. Henry Pujols, qui est dévoilé dès le début comme étant le meurtrier des rues parisiennes, va lui aussi déclamer les chants de Maldoror. 

Un excellent moment de lecture, ce livre est plus qu'un simple polar, c'est un hommage à l'œuvre de Zola (ça m'a rappelé Germinal) dont s'est bien imprégné l'auteur. C'est une réussite autant sur le plan littéraire qu'historique. L'intrigue et les rebondissement en cascades ainsi que le réalisme du contexte social m'ont tenue en haleine, bien que le livre soit assez épais. Un ouvrage très bien documenté qui mérite qu'on s'y attarde. 

Bonne lecture amis Lecteurs

Extrait : Après tout, que la police de l'empereur, qui s'y connait si bien en mouchardages et surveillances de tout ce qui pense de travers, fasse pour une fois son travail. L'idée d'avoir affaire à la Rousse lui remue plus sûrement l'estomac que le vilain macchabée qui attend qu'on le décroche… 

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