AvisRomanNoir : L'Ange de la cité de Jérémy BOUQUIN (Ed. Kubik Coll. Outrenoir)

 


Bonjour, 

Voici un roman noir que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "L'Ange de la cité" de Jérémy Bouquin aux éditions Kubik. Je remercie chaleureusement Jérémy et les éditions Kubik pour l'envoi du livre.

Mathilde, 14 ans, vient d'être retrouvée sur le bitume dans la cour de son collège. Il semblerait qu'elle se soit jetée du toit du bâtiment. Philippe, le maire, est venu malgré un emploi du temps surchargé, la faute à sa campagne électorale. Il brave les coups bas et les trahisons de son ancien camp qui devient l'opposition et doit les affronter. La mort de la gamine, liée à des trafics de banlieue entre autres, complique la réélection de Philippe à son poste de maire. 

Jérémy décrit avec un réalisme déroutant les tractations douteuses des politiques avec les gangs des cités. Entre candidats aux municipales, c'est simple : pas de cadeaux. En même temps, l'édile se sent impuissant, pris la corde au cou par tout ce marasme auquel il participe. Il ne supporte pas les manipulations de cette concurrence prête à tout pour remporter la victoire. Comme toujours, des indices laissés ici et là pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de toute cette histoire. 

J'ai adoré ce roman qui tourne autour de la politique. C'est bien écrit, les phrases courtes percutent. Le lecteur avance dans cette ambiance malaisante, poisseuse, propre à tout ce monde gangréné par les faux-semblants et les tragédies. Il y a toujours cette petite étincelle qui couve, prête à exploser au bon moment. Des personnages émane une vrai présence, ils ont des sentiments sincères et on ressent de l'empathie envers certains. 

Un roman noir qui interpelle par la crédibilité de son récit, sur un ton incisif, avec des dialogues forts, vivants, et qui nous montrent cet univers où la langue de bois est à manier sans demi-mesure. Attention aux échardes et au retour de bâton ! 

Bonne lecture amis lecteurs

Extrait : Bruisse peu à peu un léger brouhaha, le temps de l'émotion passé. Les collégiens : certains dressent leur smartphone, l'objectif comme un filtre à la réalité, partagent sur les réseaux. D'autres cherchent à s'en aller. Les grilles viennent d'ouvrir. leurs parents, apeurés, attendent. On vient de les prévenir. 

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