AvisRomanNoir : De neige et de vent de Sébastien VIDAL (Ed. Le Mot et le Reste)

 


Bonjour, Chronique de ce roman noir en retour de lecture.

Victor et son chien voyagent lorsque la tempête se lève et les oblige à faire une halte au village de Tordinona, à la frontière des Alpes françaises et italiennes. Ici, règne un climat néfaste, les habitants n'aiment pas les étrangers. La patrouille de gendarmerie composée de Nadia et de Marcus vont redescendre dans la vallée lorsqu'ils s'arrêtent près de la route, font les constatations d'un corps qui est celui de Caroline, 17 ans, la fille du maire, morte dans des conditions troublantes. 

Le maire voue une haine irrémédiable à l'étranger qu'il prend pour cible, le reste du village derrière lui. Ils veulent tous faire la peau à Victor, mais les gendarmes les en empêchent et partent se réfugier à trois dans la mairie. Un face à face tendu se prépare entre les deux clans. Qui va réussir à rétablir un semblant de justice dans ce village ? 

J'avais déjà lu la trilogie de Sébastien et j'avais été conquise par ses mots, son écriture. Avec ce livre qui a obtenu le prix Landernau, je me suis dis que je partais confiante et que j'allais passer un bon moment de lecture. Je viens de refermer le livre et je ne suis plus dans le même état d'esprit que lorsque je l'ai commencé. Je ne peux pas dire que j'ai adhéré à l'histoire qui m'a été contée.  

Dans ce huis-clos rural où tous les sentiments sont exacerbés, j'ai trouvé que la situation avait été temporisée sans pour autant évoluer favorablement ni pour les habitants ni pour notre trio. Un moment neutre où les gens se sont parlés pour ne rien dire ; le gendarme arrive à lire des passages du journal du voyageur, avec des passages entiers retranscrits en italique, alors que ce remplissage n'apporte rien de plus à l'intrigue et fait stagner une situation latente déjà bien au point mort. 

Quand à la tempête qui, au démarrage, bombarde sur le village ses vents impétueux et mitraille sa neige en une rafale floconneuse, sa rage est retombée aussi vite qu'un soufflé lorsque le trio s'est retrouvé retranché dans la mairie. Les éléments déchaînés sont transposés à ceux des humains, la puissance naturelle de cette tornade s'est tue et s'est muée en une docile bise caraïbéenne quasi inexistante qui a caressé jusqu'à la fin les protagonistes de sa douceur monotone. 

Les habitants du village ont un comportement pour le moins étrange et à l'inverse de ce que pourrait être la vie à la montagne. Cette solidarité exemplaire des montagnards est exploitée de manière négative, et à outrance qui plus est. Je n'ai pas aimé l'ambiance néfaste, pleine de haine et de rancune qui ponctue le roman. Les personnages, notamment ceux de la ferme Arc-en-ciel, qui auraient pu sortir du lot par leur rayonnement solaire et chaleureux, sont noyés dans cette masse de dégout et de rejet continue. 

Je peux vous dire que le mot préféré de Sébastien est "cloaque", ça m'a frappée car j'en ai retrouvé tous les deux-trois chapitres. Le style ampoulé de l'écriture a quelque peu été forcé et n'a pas eu l'effet escompté sur moi. Je n'ai pas été en phase d'empathie avec les personnages. J'ai subi ce malaise et je n'aime pas être dans ce ressenti quand je lis. Comme vous pouvez l'imaginer, je ne ressorts pas enchantée de ma lecture. 

Bonne lecture, amis lecteurs

Extrait : Tout est petit, et pourtant on est dans l'immensité. ici, celui qui décide de tout n'est pas de l'espèce humaine ; celles qui ont droit de vie et de mort, ce sont les saisons et la montagne, les premières sont immuables, l'autre est imprévisible.

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